Les Peintures d’atlas sont une série de canevas réalisés à l’aide de pigments provenant d’un atlas du monde. Les peintures font partie d’un corpus d’œuvres plus vaste intitulé Atlas du National Geographic, centré autour d’un atlas dont Roch-Cuerrier a effacé le contenu cartographique. Les pigments ont été collectés à l’aide d’un processus minutieux de ponçage pour retirer l’encre des pages de l’atlas. Pour fixer les pigments sur la toile, l’artiste a choisi une résine similaire à celle utilisée par Yves Klein pour réaliser ses célèbres monochromes bleus. La particularité du médium étant qu’en séchant, il fait remonter les pigments à la surface, préservant l’intégrité de la couleur et créant un effet poudré.
Au moment où Roch-Cuerrier a commencé ce projet, les cartes desquelles les pigments ont été poncés étaient déjà désuètes. La cartographie est éphémère: les frontières changent, de nouveaux territoires sont découverts, des pays sont créés ou disparaissent. En retirant les pigments des pages de l’atlas et en les transposant sur une toile, ces couleurs entrent dans un nouveau contexte de compréhension. Les pigments et les informations retenues dans leur couleur respective sont désormais libérées des contraintes de l’image imprimée. Le format du monochrome reconfigure par l’abstraction le monde précédemment illustré dans l’atlas: il ouvre l’interprétation de ces couleurs d’atlas à une nouvelle potentialité.

Vue d’installation, Regards situés, Centre Skol, Montréal, 2022 Ⓒ Guy L’Heureux

Vue d’installation, Écologies/Ecologies, Galerie AVE, Montréal, 2017